Louant le Créateur, la citrouille s’étale : Elle prend de l’ampleur, elle est phénoménale.
On n’ose la peser: il y faudrait des bras Quasi herculéens ! Et qui donc osera Transporter au logis cette masse imposante
Où les veines sinuent en rivières puissantes
Preuves d’une santé qui nous laisse pantois…
Oserons-nous offrir l’accueil de notre toit A ce monstre nourri d’eau pure et de soleil
Dont le teint éclatant tire sur le vermeil Et qui, mis à côté de nos potimarrons
Nous rappelle les tanks de quelque garnison !
La citrouille pâtit de sa bonne santé Nous préférons la voir au jardin enchanté
Où Cendrillon, pressée de partir pour le bal
Sollicite le ciel et le paranormal !
Que nous sommes ingrats ! Au lieu de remercier
La nature , le sol, leur prodigalité
Nous voici effrayés d’une taille géante Boudant l’exceptionnel, et trouvant plus charmante
La taille qui convient au format de nos mains
Ou le joli minois de nos légumes nains ! Lors, de mauvaise foi, nous proclamons, sereins :
Ce proverbe : « Qui trop embrasse mal étreint ! »
Moralité
Les humains n’aiment point
Ce qui sort du commun :
L’originalité provoque la défiance
Le rejet rôde vite et monte le parfum
De la mise à l’index et de l’intolérance !